miércoles, 12 de diciembre de 2012

Michel Chanteau: Le racisme à Chenalho

 

 Le racisme à Chenalho
Extrait du livre du Père Michel Chanteau






Au temps de la conquête Espagnole au XVI eme siècle, fray bartolomé de las casas, défendait devant la cour d’Espagne (colloque de Valladolid),  la dignité des indiens, car les conquérants se demandaient si les indiens avaient une âme… 500 ans plus tard, à Chenalho, j’ai entendu les mêmes paroles de mépris de la part des métisses vis-à-vis des indiens : « Des gens sans raisons », « des animaux », « des brutes », « des sauvages », « des non civilisés », etc…

Combien de fois, surtout les premières années ai-je vu sur la place du marché, les métisses arrachés les légumes, les fruits et même les poulets, des mains des indiennes, en leur jetant l’argent par terre comme un os à un chien.
Cependant je dois reconnaitre que le racisme était à double sens : métisse contre indien et indien contre métisse ainsi que l’exprime bien le récit de la création de l’homme raconté soit par les métisses, soit par les indiens.

   A.      VISION METISSE DE LA CREATION DES INDIENS :
Jésus n’avait créé que des métisses (ce qui est déjà une aberration) un jour, son père lui demande de créer aussi des indiens. Pas de chance, il ne reste plus d’argile. Mais voilà que passe un âne qui se met à crotter. Alors avec la crotte de l’âne, Jésus créé les indiens.

  B.      VISION INDIENNE DE LA CREATION DES METISSE A CHALCHIHUIITAN
Jésus ne crée que des indiens. Malheureusement, ceux-ci se sont divisés et se sont fait la guerre. A la fin, il n’y a plus suffisamment d’homme pour satisfaire les femmes, alors celles-ci s’unirent aux Chiens et ainsi apparurent les métisses : « fils de chien ».

En plus de trente ans de présence à Chenalho je n’ai pas réussi à faire dire au Métisse : « Nos frères les indiens ». Ils me répondaient ce sont peut-être les votre mais pas les nôtres »…
Lorsque j’ai commencé à célébrer la messe en tzotzil les métisses sont sortis de l’église…dernièrement quand Don Samuel m’a demandé de ne pas célébrer la messe de minuit de noël à Chenalho en signe de Deuil pour le massacre de  45 indiens à Acteal le 22 décembre 1997, un métisse m’a fait la réflexion suivante ; « qu’est ce qu’on a à voir avec ces cons d’indiens ? ». Blessé au plus profond de moi-même je lui ai répondu : « on vient de massacrer 214 femmes et 15 enfants et ça ne te fais rien parce que ce sont des indiens, mais si je tuais ton chien tu ne le supporterais pas et tu te dis chrétiens catholique : tu n’as rien compris. »

Mais grâce à Dieu, aujourd’hui les Indiens ont un nouveau défenseur digne successeur de fray bartholomé de Las casas en la personne de Mgr Samuel Ruiz Garcia qui depuis 387 ans lutte à leurs côtés pour faire valoir leurs droits à la justice et à la dignité. Aussi les indiens l’appellent « tatic Samuel = papa Samuel)

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