viernes, 5 de junio de 2015

Répression à Tixtla contre les Normaliens d'Aytozinapa

La municipalité de Tixtla où est situé l’école normale rurale d’Ayotzinapa
est en effervescence depuis le 30 mai dernier.

Dans cette région d’où sont originaires 14 des étudiants disparus
d’Ayotzinapa, le palais municipal du chef-lieu avait été fermé par le
mouvement de lutte depuis le 21 octobre dernier et les autorités locales,
liées au narco, expulsées des bâtiments officiels (le frère du président
municipal de Tixtla, Jorge Vargas Alcaraz – Parti de la Révolution
Démocratique, était le chef local du cartel criminel “Los Rojos”).

Fatigués de la corruption et de l’impunité de la classe politique, les
parents d’Ayotzinapa, qui promeuvent depuis des mois le boycott des
prochaines élections, travaillent depuis un moment à la formation d’un
conseil populaire municipal anti-partidaire á Tixtla, cette bourgade où,
en 1732, est né Vincente Guerrero.

Samedi dernier les parents et les étudiants d’Ayotzinapa ainsi que
diverses organisations sociales décidèrent de mettre en place une
“Assemblée Permanente pour le boycott des élections” afin de coordonner
les différentes actions de rejet des élections dans l’Etat du Guerrero.
Cela, dans un contexte de répression croissante et de militarisation
généralisée.

Depuis des semaines, tous les évènements de propagande politique sont
prohibés dans cette petite ville, et toutes les affiches à caractère
électoral y ont été retirées. Les parents des disparus et le mouvement
d’Ayotzinapa contrôlent l’accès à la ville et s’opposent au passage des
forces policières et des militaires le long de la route reliant
Chilpancingo á Tlapa. Mais ceux-ci leur bloquent également le passage vers
la capitale de l’Etat, où les professeurs en lutte de la Coordination des
Travailleurs de l’Education de l’Etat du Guerrero (CETEG) réalisent
quotidiennement des actions contre les prochaines élections (blocages de
bâtiments publics et destruction de propagande électorale).

Plus bas, un communiqué du Conseil Populaire de Tixtla daté du 31 mai,
ainsi qu’une lettre d’Omar Garcia, survivant d’Ayotzinapa, dans lequel
celui-ci dénonce le blocus policier autour de la ville de Tixtla. De fait,
des compas nous ont informés que les forces de police ne laissent plus
aucun bus sortir de Tixtla, et que tous les autobus de transport allant
dans cette direction sont systématiquement fouillés. Un camion de
touristes vient à peine d’en faire les frais, tous les passagers ayant dû
se soumettre à une fouille totale du véhicule.

Il faut aussi souligner que depuis 2013, Tixtla est la cible d’une forte
répression de la part de l’Etat du fait de la création dans cette petite
municipalité située à moins d’une demi-heure de la capitale du Guerrero
d’une police communautaire, jugée trop radicale au gout du pouvoir (ou
bien des narcos locaux, qui, étant à la tête du pouvoir municipal, ne
semblent jamais avoir été inquiétés par l'Etat…).

Liés aux polices communautaires d’Ayutla (maison de justice d’El Paraiso),
d’Olinala (Nestora Salgado), de Huamuxtitlan et d’autres municipalités,
les communautaires locaux durent affronter les tentatives de
désarticulation de l’Etat, et le promoteur local de la police
communautaire, Gonzalo Molina, est emprisonné depuis novembre 2013. Il est
actuellement en grève de la faim, tout comme la commandante des polices
communautaires Nestora Salgado, afin de demander leur libération et celle
d’autres prisonniers politiques du Geurrero.

(notes 7nubS)

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