jueves, 30 de marzo de 2017

Des intégrants du FPDT Atenco en résitance contre l'aéroport se font tirer dessus

FPDT-Atenco : "Oui, nous existons, et nous sommes toujours là"


FPDT-Atenco : "Oui, nous existons, et nous sommes toujours là

“…Le rêve se construit à la force du poignet et sans permission…”Silvio Rodríguez
Trad@CSPCL

Au peuple du Mexique :A la solidarité nationale et internationale :Aux organismes des Droits Humains nationaux et internationaux :
Une fois de plus la communauté de Tocuila, qui fait partie du Front des Villages en Défense de la Terre (FPDT), a de nouveau été méchamment agressée par des hommes de main armés de pistolets qui ont tiré sur des femmes âgées, des hommes d’un certain âge et même sur une mère portant son enfant de trois ans. 
Le 9 mars 2017, aux alentours de 10h30 du matin, une commission de femmes et d’hommes de la communauté de Tocuila s’était dirigée vers les terres de l’ejido, toujours occupées par les entreprises PINFRA et CIPSA qui s’entêtent à vouloir y imposer la construction de l’autoroute Piramides-Texcoco devant à terme être connectée à l’aéroport mortifère. Monsieur Roberto Corrales Estrada, représentant de la Commission National de l’Eau, se trouvait sur place. Celui-ci fut mis en cause, et se vit solliciter de faire état de la documentation légale prouvant que le territoire serait effectivement passé en leur possession. Ce à quoi le susdit répondit que le territoire en question est bien désormais propriété du gouvernement et que oui, il y a des « papiers » qui le prouvent, mais que ceux-ci se trouvent à la ville de Mexico et qu’il devrait s’y déplacer pour aller les chercher. C’est sous ce prétexte que s’est retiré ce monsieur. Quelques instants plus tard, les compañeras et compañeros ont décidé d’empêcher le passage des camions chargés de matériel et des engins de chantier qui sont en train de dévaster les terres collectives de l’ejido afin d’imposer l’autoroute en question.

Tandis qu’ils s’installaient, des compañeros se sont rendus au village pour aller chercher de quoi manger, comme cela se fait traditionnellement lorsque l’on sait que la journée peut être longue et qu’il manquera toujours de l’eau fraîche, des haricots et des tortillas pour supporter la journée.
Entre 3h30 et 4h de l’après-midi, les aliments sont arrivés. Les gens se sont réunis et se préparaient à goûter la nourriture lorsqu’un groupe d’environ une trentaine d’hommes, beaucoup d’entre eux très jeunes, sont arrivés sur place euphoriques, des tiges de métal à la main. A environ une cinquantaine de mètres du groupe, ils ont commencé à faire feu ouvertement contre nos compañeros qui, alarmés, se sont mis à courir comme ils ont pu afin sauver leur peau. Certaines compañeras âgées ont pu, en s’aidant de leur bâton, arriver avec bien des efforts jusqu’à la voie rapide Peñón-Texcoco et demander de l’aide aux bus de passagers. D’autres ont dû courir en ordre dispersé à travers les terres collectives des ejidos avant d’arriver jusqu’aux communautés, ou bien se sont simplement réfugiées pour se mettre à l’abri. Ils nous ont tirés dessus pour nous tuer ! et ceux qui ont été témoins de la terreur assurent qu’ils ont pu entendre les balles siffler, tellement elles ont été tirées de près.
Juste après, deux patrouilles de la police de l’État (en camionnettes pick-up) sont apparues, et ont surpris le groupe de pistoleros qui était encore en train de tirer et de détruire au moins deux des voitures particulières des compañeros : l’une d’entre elles vandalisée et jetée à la rivière, l’autre entièrement détruite. Les policiers ont vite dominé les jeunes et les ont embarqués dans les patrouilles, avant de les conduire postérieurement au commissariat.
Certains compañeros qui avaient réussi à se réfugier entre les prés et les champs et à retrouver un peu de leur calme se sont alors réunis à nouveau, observant de loin les policiers soumettre les pistoleros. A un certain moment, un policier a fait des signes pour appeler le petit groupe et ceux-ci ont décidé de se rapprocher. C’est de cette manière qu’ils ont pu avoir l’opportunité de réaliser quelques documents photographiques où on peut observer que la plus grande partie de ce groupe de pistoleros est constitué de jeunes de 15 à 30 ans présentant bien des similitudes avec d’autres hommes de main qui nous ont attaqué de manière systématique entre le mois d’avril 2016 et aujourd’hui, et qui ont agi en tant que groupe de choc des entreprises qui nous envahissent.
Au vu de ces événements, il a été décidé hier même de procéder au commissariat de Texcoco aux plaintes juridiques correspondantes, ce qui nous a permis d’apprendre que 21 jeunes y sont détenus et présumés responsables des faits.
Il s’agit de condamner l’escalade répressive que subissent les villages organisés contre le saccage néo-libéral, et le fait que l’État dans son ensemble assume le rôle de molosse et de gendarme au bénéfice des propriétaires de l’argent et de leurs projets écocides. Mais il nous apparaît tout aussi digne de réprobation et d’indignation que des dizaines de jeunes, la plupart mineurs et dépourvus de toute dignité et intégrité, soient « utilisés » et employés comme chair à canon afin que ce soient eux qui s’en prennent au peuple et accomplissent le sale travail afin que les entreprises et les gouvernements responsables puissent de leur côté jouir du paradis de l’impunité.
Et quelqu’un, cependant, aura à répondre pour les balles qui ont tenté de nous assassiner.
Il y a quelqu’un derrière ces groupes de choc, derrière ces offenses qu’ils commettent contre nous, comme une sorte d’ordre et de décision politique provenant des hautes sphères du pouvoir afin que la Loi elle-même continue à être violée ainsi, sans parler de nos droits humains et de notre droit à nous défendre en tant que mexicains et en tant qu’êtres humains.
Quelqu’un se refuse à écouter et à comprendre que nous, les villages dignes (comprenez : les ejidatarios et la communauté en général), nous REFUSONS DE CÉDER NOTRE TERRE-MÈRE POUR QUE DES PLAQUES D’ASPHALTE ET DES BLOCS DE CIMENT GRIS ET MORTIFÈRES VIENNENT L’ASSASSINER.
Il faudra que quelqu’un comprenne que nous, les peuples originaires, les peuples qui sommes les uniques propriétaires de notre terre, de nos collines, de nos sources d’eau et de notre histoire, nous exerçons notre droit à la défense de la vie même, et que la vie n’est pas sujette à négociation, que ce soit pour la moyenner en pesos ou en balles assassines.
Aux entreprises responsables de l’invasion illégale commise sur notre territoire : nous vous enjoignons de nouveau à partir de là, parce que vous violez la loi et parce que la Terre nous appartient à nous, les ejidatarios dignes et les gens du peuple qui sommes en train de la défendre.
Aux institutions collaborationnistes qui organisent la spoliation généralisée : nous vous rappelons que nous, les peuples, sommes bien conscients que vous êtes en train de violer la Loi, et qu’en cela vous trahissez et souillez la tâche qui consiste à protéger et sauver la souveraineté du pays, ainsi que les droits des peuples qui, jour après jour, se lèvent et s’organisent pour se protéger de la rapine avec laquelle vous agissez au nom du progrès, au nom de la justice, au nom du bien-être et de l’Etat de Droit.
Au gouvernement fédéral et à Monsieur Enrique Peña Nieto : nous vous répétons que OUI, NOUS EXISTONS ET QUE NOUS SOMMES TOUJOURS LÀ ; que les mêmes que vous avez ordonné d’enfermer, de violer, de pourchasser, d’assassiner, de perquisitionner, de torturer, de punir… les 3 et 4 mai 2006 à ATENCO, nous sommes toujours déterminés, et que c’est déterminés que nous continuons à proclamer : LA TERRE N’EST PAS A VENDRE, LA TERRE EST VIE, ET LA VIE EST LE FUTUR QUE NOUS DÉFENDONS ET POUR LEQUEL NOUS TRAVAILLONS JOUR APRÈS JOUR.
Aux instances des Droits Humains nationales et internationales, et à tous nos frères qui résistent pour la dignité et la défense de la terre :
Nous vous réitérons que nous, le petit bout de patrie situé au bord de l’eau [signification d’Atenco en langue nahuatl, NdT], nous n’allons pas renoncer à notre droit et à notre obligation morale de lutter et de continuer à labourer les sillons de l’histoire.
Pour celles et ceux qui nous manquent, et que nous voulons qu’ils nous rendent EN VIE…
Pour nos enfants et nos petits-enfants, auxquels nous laissons en héritage la terre, le futur et les poings qu’ils devront lever face à la barbarie, et qu’ils devront aussi étendre pour semer amour et espoir :
OUI, NOUS EXISTONS ET NOUS SOMMES TOUJOURS LÀ, NOUS AIMONS LA TERRE, ET AVEC LES AUTRES PEUPLES FRÈRES, ENSEMBLE NOUS FORMONS UNE VERITABLE BARRICADE !
OUI À LA TERRE, NON AUX AVIONS ET À LA SPOLIATION !
Front des Villages en Défense de la Terre
Du bord de l’eau, Mexique, 10 mars 2017.
trad 7NubS

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