viernes, 19 de enero de 2018

MEXIQUE - Marichuy et le Conseil indien de gouvernement rendent visite aux communautés zapatistes

Par Orsetta Bellani

dimanche 24 décembre 2017mis en ligne par Dial
Le Ve Congrès national indien qui s’est tenu en décembre 2016 avait fait savoir dans sa déclaration [1] qu’« il aura[it] comme porte-parole une femme indienne du [Conseil national indien (CNI)] qui sera[it] candidate indépendante à la présidence du Mexique lors des élections de l’année 2018. » Les 27 et 28 mai 2017, 848 membres du CNI, délégués et conseillers municipaux d’au moins 58 peuples autochtones du Mexique, se sont réunis à San Cristobal de Las Casas, au Chiapas, et ont fait connaître à la fin des réunions les noms des membres du Conseil indien de gouvernement (CIG) nouvellement formé et de sa porte-parole [2]. Cet article d’Orsetta Bellani, publié le 15 novembre 2017 sur le site du Programme des Amériques, relate brièvement les actions actuelles et futures menées par le CIG et sa porte-parole en vue de la campagne présidentielle à venir.

Des membres du Conseil indien de gouvernement (CIG) et sa porte-parole María de Jesús Patricio (Marichuy) ont été accueillis dans la joie par les bases de soutien zapatiste et par les miliciens de l’Armée zapatiste de libération nationale (EZLN). Marichuy a lancé la campagne de collecte de signatures pour se présenter comme candidate indépendante aux élections présidentielles mexicaines de 2018, et, accompagnée de membres du CIG, a parcouru le territoire zapatiste : les Caracoles de Morelia, La Garrucha, Roberto Barrios, Oventic et la communauté zapatiste de Guadalupe Tepeyac. À Guadalupe Tepeyac, la porte-parole était accompagnée par des miliciens à moto (le nouvel Escadron motorisé zapatiste) et à cheval.
La caravane est passée également par la ville de Palenque, au Chiapas, où le CIG a dénoncé les pièges dressés par l’Institut national électoral (INE) à la candidature de Marichuy, parmi lesquels le blocage de son compte de courrier électronique, l’intervalle de temps très long requis pour l’enregistrement des signatures et le fait que dans la liste des téléphones portables habilités pour leur collecte se trouvent des appareils qui en réalité ne fonctionnent pas.
Le but de la candidature de la porte-parole du CIG n’est pas de gagner les élections, mais une stratégie pour attirer l’attention des médias sur la lutte et les propositions des peuples indiens et pour renforcer l’organisation de la base.
« Nous réaffirmons que nous ne luttons pas pour prendre le pouvoir, ce n’est pas ce que nous recherchons ; nous appelons plutôt les peuples autochtones et la société à s’organiser pour stopper cette destruction, rendre plus fortes nos résistances et nos révoltes, autrement dit pour la défense de la vie de chaque personne, famille, collectif, communauté ou quartier. Il nous faut construire la paix et la justice en retissant à partir du bas, à partir de là où nous sommes ce que nous sommes. » Ce sont les déclarations du CNI et de l’EZLN dans un communiqué d’octobre 2016 intitulé « Que tremble à nouveau la terre en ses centres ». Les nations indiennes réunies fin décembre 2016 lors du Ve Congrès national indien ont, elles aussi, fait connaître leur intention de « serrer les rangs et [de] passer à l’offensive, [de] démonter le pouvoir d’en haut et [de] nous reconstituer non seulement comme peuples, mais aussi comme pays, d’en bas et à gauche, […] [de] nous organiser et [d’]arrêter cette guerre, [de] ne pas avoir peur de nous construire et de nous semer sur les ruines laissées par le capitalisme ».
En avril 2018 la candidate indienne doit réaliser une tournée de l’ensemble du pays, en même temps que les autres candidates et candidats font campagne. Au Caracol d’Oventic, dernière étape du parcours du CIG, Marichuy a affirmé que ce qui est au centre de sa campagne c’est l’organisation du peuple, la vie et la défense du territoire : « Nous parcourrons le pays dans le cadre d’un agenda national qui sera ancré dans le tissu régional autour des conseillers du CIG, et appellerons les peuples, les collectifs, les organisations et les personnes sans organisations sur tout le territoire de la nation à nous regarder dans le miroir de ce que nous sommes tous ensemble […] et à construire notre propre agenda, notre propre programme de gauche anticapitaliste, en saisissant le moment que l’histoire nous offre pour être, ensemble, la grande structure nationale qui font tomber les murs qui nous oppriment, nous divisent et nous affaiblissent ».

- Dial – Diffusion de l’information sur l’Amérique latine – D 3434.
- Traduction d’Annie Damidot pour Dial.
- Source (espagnol) : Programa de las Américas, 15 novembre 2017.
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